En présence du président Félix Tshisekedi, le gouvernement a signé avec le Groupement d’entreprises chinoises(GEC), le 5ème avenant du Contrat chinois permettant à la République démocratique du Congo de se doter de 6.000 km de routes pour son désenclavement.
Présenté comme le contrat du siècle lors de sa signature en 2008, « le Contrat chinois » n’a jamais tenu ses promesses, à cause des inégalités inexplicables qui étonnaient jusqu’aux observateurs débutants. Il a fallu attendre une quinzaine d’années après pour que le président de la République ordonne la revisitation de ce contrat déséquilibré, sur dénonciation de l’Inspection générale des finances (IGF).
Initialement prévu pour plus de 9 milliards de dollars américains, le Fonds monétaire international (FMI) y avait décelé des indices d’une dette non soutenable par la RDC. Pour les Congolais, il s’était agi d’un refus de voir la Chine étendre son influence. Mais sur le terrain, il y a des évidences qui ont poussé à des négociations pour un rééquilibrage en faveur de la RDC bénéficiaire d’une portion congrue des revenus générés par ce montage financier initial déséquilibré. Rien que 800 millions pour la République sur des milliards produits, selon l’IGF qui a alerté sur le déséquilibre.
La partie chinoise a fait preuve de flexibilité, évitant la rigidité du juridisme réputé pour son caractère cassant. Le 5ème avenant rétablit donc l’équilibre dans ce partenariat en le rendant gagnant-gagnant entre les deux parties. Parmi les points d’accord figure la révision à la hausse du montant d’investissement pour les infrastructures (de 3,2 à 7 milliards USD).« Cela représente la construction de plus ou moins 5.000 km de routes », a précisé Alexis Gisaro, ministre congolais des Infrastructures et Travaux publics.
Cet avenant consacre aussi la participation de la RDC dans le capital de la Sino-Congolaise Hydroélectrique (Sicohydro) de Busanga (60% pour le GEC et 40% pour la RDC) et la répartition des actions de la Sino-Congolaise des Mines (Sicomines), 68% contre 32%, jusqu’au remboursement total des emprunts liés au Projet de coopération sino-congolais.
Par ailleurs, la Générale des Carrières et des Mines (Gécamines) va désormais commercialiser une partie de la production de Sicomines à partir de cette année. « Elle sera responsable de la vente de l’équivalent de 32 % de cette production », a indiqué André Wameso, Directeur de cabinet adjoint du Chef de l’État. Le Président Tshisekedi avait ainsi jugé ce contrat défavorable aux intérêts congolais et demandé sa révision. Le Chef de l’État avait également abordé cette question avec son homologue chinois Xi Jinping lors de sa mission en Chine en mai 2023.