■ LE GÉNÉRAL OLIGUI INTERPELLÉ!
Nommé en octobre 2009 à la tête de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), Lin Mombo, Inspecteur principal des postes et télécommunications aura passé 14 ans à la tête de cette entité publique, défiant ainsi toutes les théories de la longévité à un poste en République gabonaise sous le règne Bongo.
«Le jour où il partira, ceux qui le regretteront ne seront pas nombreux», prophétisait un agent de l’Arcep dépité par les méthodes managériales de Lin Schummer Mombo à la tête de cette institution. Pour certains, seule la longévité à ce poste, doublé d’une cohabitation conjugale avec l’ex-présidente de la Cour constitutionnelle pourrait expliquer le niveau de fripouilleries dont s’est rendu coupable Lin Mombo pendant 14 ans. Car, en dehors de la présidente de la Cour constitutionnelle nommée en octobre 1991, Lin Mombo détenait le record de longévité à la tête d’une structure publique au Gabon. Qu’est-ce qui peut expliquer une telle longévité, alors qu’elle n’est pas, en tous points, irréprochable ? Une longévité en tout cas pas très appréciée par les personnels.
Longévité nauséeuse
De fait, si l’image de l’Arcep, sous Lin Mombo était plutôt positive de l’extérieur, celle-ci de l’intérieur, état d’une hideur repoussante, qui frisait les remontées gastriques. Car, s’il existait un équilibre dans les rapports entre le président du conseil de régulation et les agents d’exécution, cet équilibre était fragile. Et pour cause : Lin Mombo, dont le regard lumineux caractérisait un visage avenant aux débuts, était devenu subitement lointain, avec une grimace figée.
L’homme s’est métamorphosé, opérant un virage à 180 degrés quant à ses rapports avec le personnel : demandes d’explication récurrentes, arrogance à peine voilée et mépris à l’endroit des agents, condescendance notoire et rapports difficiles avec certains proches collaborateurs, ont fini par devenir le quotidien de l’Arcep. En dépit des demandes maintes fois exprimée, les personnels n’ont pas obtenu le droit de créer un syndicat. Conséquence : le climat social s’est considérablement désintégré. Les agents licenciés il y a une dizaine d’années ont dû batailler ferme pour obtenir des indemnités décentes.
Calamité managériale
Si dans la vitrine, les observateurs notent des avancées, il est à souligner que le successeur de Marius Founguès à la tête de l’Arcep, n’a pas réussi dans la gestion des ressources humaines. Si ceci n’est pas négligeable et peut être considéré comme une faute dans le management, le phénomène n’est pas propre à l’Arcep. Mais, ici, ceux qui osent y dénoncer certaines pratiques sont montrés du doigt, «comme s’ils gâchaient la fête». L’homme aura été tout au long de son règne, une véritable calamité, tant sur le plan personnel brillant par une extrême vulgarité, que de celui de sa gestion trivialement hasardeuse.
Les privilèges de la puissance libidineuse et des manœuvres passablement conjugales, en raison de l’intimité partagée avec l’ex-puissante Marie Madeleine Mborantsouo, l’ont abrité de tous les feux au moment où il gérait la structure comme une vulgaire épicerie familiale. Et pour cause, dès sa prise de fonction, il s’est tout de suite évertué à organiser, dans un cafouillis total, la fusion des deux agences de régulations de la Poste et de la téléphonie, l’Areposte et l’Artel.
Il faut dire en cela que l’ancien Comité de Privatisation alors dirigé par Félix Onkeya, l’aura bien aidé dans son forfait monté contre le personnel de ces deux entités publiques. Il va échafauder ce qui tenait lieu de plan social mais qui, en réalité, s’avèrera une opération de spoliation inhumaine et des droits des agents, en dépit de toutes les tentatives désespérées de ces derniers à s’y soustraire.
Mais parce que rien ne dure comme les impôts, il a fallu que le CTRI arrive pour que ce jouisseur soit éjecté manu militari de son trône d’empereur romain de fortune, en dépit des charlataneries importées des diseurs de bonne aventure du Bénin, du Togo, des réseaux maçonniques frelatés qui infestent les tropiques et des magiciens de pacotille qui lui ont promis une absolution totale et complète de ses méfaits ainsi qu’une virginité managériale sur le tard.
Ainsi par exemple, concernant ce funeste plan social, si Félix Onkeya et Lin Mombo étaient des hommes compétents et d’honneur, ils auraient dû calculer le plan social sur la base des anciens salaires en intégrant la prime transactionnelle. Or, ces deux personnages sulfureux avaient d’abord réduit les anciens salaires des agents, pour leur en attribuer de nouveaux sur une base dont seuls les deux malfrats connaissaient les fondements, privant de nombreux agents de cette prime transactionnelle, notamment ceux qui étaient restés en poste dans la nouvelle structure alors en création.
Opacité, chantage, abus…
Des combattants des droits des employés émergeront dans cette ambiance délétère et viciée et ne vont pas se laisser compter par ce duo de braqueurs. Des plaintes en cascade vont défrayer la chronique. Ce qui va amener les uns et les autres à poser la question sur le coût exact de ce plan social, les raison d’une telle opacité visqueuse, le nombre réel d’agents intégralement payés…
Sur la prime transactionnelle, les langues se délient déjà. Aujourd’hui, l’on apprend de sources dignes de foi que cette prime était allouée à tous les agents des deux entités fusionnées, impactés par le plan social. Or, des sources affirment que le trio composé de Félix Onkeya, Lin Mombo et l’établissement de crédit Orabank, décida de ne la verser à personne. Du coup, les agents qui avaient réussi à garder leur place dans la nouvelle structure, avaient le choix entre l’oublier à la 4ème vitesse, et partir, le tout dans une ambiance de chantage.
Beaucoup sont morts, sans avoir eu gain de cause dans ce combat pour la restauration de leur dignité. Qu’attend la justice pour enfin se saisir de ce dossier? Comment une bande de ripoux, qui ont agi comme des gangsters dignes de la mafia sicilienne, ont-ils pu passer entre les mailles, épaississant le silence coupable de la Cour des comptes, de la Commission contre l’enrichissement illicite, du Gouvernement et du Conseil d’Etat sur ces actes ignobles et infamants, dans un pays de droit.
Impunité proverbiale, corruption endémique pour un malfrat de la pire espèce
Comment un épicier d’étal, s’est-il découvert des instincts de gestionnaire public, alors que son asile aurait dû être ailleurs que dans les locaux d’une entreprise publique aux ambitions trop grandes pour les épaules d’un adepte invétéré des dérives les plus scandaleuses. Le plus curieux est l’impunité complice qui l’abrite au vu et au su de tous dans « une maison de verre » ? Ou encore, comment un homme, aux fresques libidineuses éparpillées, dont l’appétence gargantuesque pour la luxure n’a d’égale que sa capacité à mépriser, à piller et organiser des casses en bande organisée. Le tout parce que revêtu du manteau d’une prétendue toute-puissance, dont il use et abuse avec aplomb et arrogance.
De tout temps, et de fait, il a toujours considéré l’ARCEP comme un cadeau personnel que lui avait donné le pouvoir pour services dissolus hautement rendus. En dépit des nombreuses interpellations de la Cour des Comptes, sa gestion de cette structure est des plus exécrables et scabreuses. Pour résister aussi longtemps à la tête de cette structure, il n’a guère hésité à corrompre Brice Laccruche Alihanga, moyennant 4 milliards de FCFA contre un maintien à dans son pré carré, au mépris des textes régissant cet organe de régulation. Le truculent Oceni Salihou, aujourd’hui écroué pour détournement de fonds en bande organisée et bien d’autres méfaits, il a usé de plusieurs autres milliards de FCFA pour se maintenir le 3 juillet 2023 à la tête de l’Arcep.
Pillage sous immunité matrimoniale
À quelques jours du début de la campagne présidentielle qui a conduit à l’élection annulée d’Ali Bongo Ondimba le 30 août dernier, Lin Mombo va sortir 40 milliards des FCFA des caisses de l’Arcep. Motif : contribution au financement de la campagne électorale du chef de l’Etat sortant. Mais, aux sbires d’Ali Bongo, il va déclarer 17 milliards de FCFA seulement. Où sont passés les 23 milliards restants ? Tout ceci a été ourdi avec la complicité de la Caisse des dépôts et consignations et du Trésor public en un jour.
Face à cela, les opérateurs de téléphonie trinquent. Ils sont aujourd’hui victimes de pressions latérales, infernales et sans relâche des démons incarnés au sein du Directoire de l’ARCEP. C’est à eux qu’incombent la lourde responsabilité de donner des sommes colossales, utilisées par le sulfureux gang de malfrats, pour boucher le trou béant causé par ce détournement.
Mais, n’en pouvant plus, les compagnies de téléphonie ont décidé de vider leur sac et mettre à nu le braquage des caisses de l’Arcep par le parrain. Ils ont fourni aux autorités du CTRI toutes les informations documentées utiles sur cette affaire. En haut de la pyramide de ce gang, l’on retrouve en interne : Serge Essongue Ewapango, Jean Daniel Ekomie, et Edgard Sabefoumou. Un audit pointilleux et rigoureux permettrait certainement d’établir les responsabilités dans cette escroquerie prodigieuse.
Haut Gradé sans consistance personnelle de la Grande Loge du Gabon, cette personnalité trouble et légère, à la suite d’autres nombreux forfaits, s’active actuellement pour amadouer ses frères afin de plaider sa cause auprès des autorités militaires. Quel que soit le bout par lequel on prendrait ce problème, on ne peut détourner et dépenser 40 milliards en moins d’un mois. Un audit doit être lancé. Lin MOMBO doit être interdit de quitter le territoire gabonais.
Ingénieurs ès banditisme financier
Entre autres récriminations adressées à ces ingénieurs du banditisme financier, le dossier des véhicules de fonction figure en bonne place. C’est là encore un véritable scandale. Véhicules offerts à tour de bras et à ses minettes qu’il recrute à la mitrailleuse, octroi d’avantages farfelus et notoirement indus à ces dernières, salaires mirobolants, voyages de noces déguisés en missions, séjours dans les hôtels les plus luxueux en Occident.
Quelques anecdotes croustillantes circulent sur ces agissements. Pour le mariage de son fils, il a fait payer la facture par les comptes de l’Arcep. Les documents à ce sujet sont sur la table du CTRI. En fait, tourmenté, acculé par les révélations jetées dehors par le gang de Nourredin Bongo, en désespoir de cause, il a demandé aux compagnies de téléphonie mobile de payer les redevances rubis sur ongle. Une manœuvre visant en réalité à combler le trou financier laissé béant suite à ce braquage du siècle. Malheureusement pour lui, ces opérateurs sont allés au palais Rénovation pour dévoiler toutes ses frasques avec l’argent du service universel.
Membre éminent de la franc-maçonnerie locale, Lin Mombo ne se gêne pas pour faire financer les agapes de ses « frères lumière » par des fonds extraits de l’ARCEP. À ces derniers, il a exigé des contributions mirobolantes pour une fumeuse association de soutien à Ali Bongo. Aussi surfe-t-il sur sa position matrimoniale et son positionnement ésotérique pour enfariner de nobles gabonais et les entuber au maximum.
Caleçonnades
Les couloirs de l’Arcep bruissent des bagarres entre les conquêtes sexuelles de ce jouisseur sans pudeur. Bien que marié, Lin Mombo a failli se faire refaire le portrait par un mari cocufié dont le grand brigand couchait régulièrement avec l’épouse, au besoin en la mettant dans ses valises lorsqu’il se rend en mission à l’extérieur. Il a eu la vie sauve grâce à des dénégations furieuses non sans amadouer le mari cocu.
Le casse du siècle
Le film de la mystérieuse volatilisation des 40 milliards du compte séquestré de l’Arcep logé à la Caisse des dépôts et consignations (CDC), en une seule nuit, a été écrit par les brigands de la Young Team de Nourredin Bongo avec aux manettes, Oceni Salihou. De fait, tout est parti de la volonté de ces braqueurs aujourd’hui incarcérés à « Sans Famille » pour des faits qui défient l’entendement humain (détournement de fonds publics en bande organisée à l’étranger, pillage des caisses de l’Etat, falsification de la signature du chef de l’Etat, trafic de drogue, etc.), de mettre à contribution toutes les personnes qu’ils avaient placées à des postes stratégiques au sein de l’establishment, afin d’éventrer impunément les caisses de l’Etat, sous le fallacieux prétexte d’une contribution à la campagne présidentielle d’Ali Bongo Ondimba.
Le gang des braqueurs va exiger à Lin Mombo de cracher sérieusement dans le bassinet. Sans rechigner ni hésiter, il va illico presto solliciter toute la chaîne décisionnelle de la CDC afin d’enclencher le processus de retrait de la totalité de cet argent. Ce qui, curieusement, sera fait en une seule journée. Le transport des fonds quat à lui ayant eu lieu la même nuit.
A malin, malin et demi
Seulement, alors que les gangsters du parrain Nourredin Bongo s’attendent à recevoir la totalité de la somme, ce n’est que 20 milliards de FCFA qu’ils recevront. Toute chose qu’ils ne goûteront pas. Aussi vont-ils s’enquérir de la situation au sein de la chaîne de responsabilité à la CDC. Comme il fallait s’y attendre, à leur grande surprise, il leur sera révélé que Lin Mombo a emporté 20 milliards de FCFA. Dans cette association de malfaiteurs en bande organisée, le gang des braqueurs, roulé dans la farine comme des bleus, va ronger son frein. Ils vont cependant prendre leur mal en patience, en décidant de ne pas sanctionner tout de suite Lin Mombo et son coup de Jarnac.
Pour boucler en beauté son casse, Lin Mombo, va naturellement corrompre la chaîne managériale de la CDC, non sans donner leurs parts aux membres du directoire que sont Essongue Ewapango, Jean Daniel Ekomie, Sabefoumou, Capochichi, Mesdales Renamy et Mouiti. Il va par la suite transférer ses 20 milliards dans des comptes off-shore, notamment en Turquie à l’insu de sa chère et tendre Marie Madeleine Mborantsuo.
La toile des maffieux se déchire
Depuis que le parrain Nourredin Bongo et ses « caporegime » sont à « Sans Famille », l’affaire a éclaté. La panique s’est installée à l’Arcep, d’autant plus que les langues se délient et les accusations fusent. Face à ce scandale, Lin Mombo décide d’utiliser un de ses plus serviles sicaires, un certain Privath Ralph Eyogho Lawson, pour brouiller les pistes quant aux directions prises par l’argent. Selon des sources dignes de foi, il sera envoyé en urgence à Istanbul pour procéder à des virements vers d’autres paradis fiscaux et, surtout, effacer toutes traces du passage de cet argent sulfureux dans ce pays.
Ce dernier est réputé pour son absentéisme chronique mais, curieusement, il a des ordres de mission à travers le monde chaque semaine. Des missions qui, en réalité selon des sources à l’Arcep, servent à l’accomplissement des activités financières louches du président de l’Arcep. Le salaire mensuel de cet homme, qui s’élève à un peu plus de 4 millions FCFA, paraît en tout cas extrêmement généreux. Nul doute que la Police de l’air éprouvera un plaisir jouissif à l’intercepter à son retour, afin de le cuisiner pour connaître les raisons de ce voyage express.
Pris au piège
Acculé, cerné de toutes parts, l’homme qui aura passé 14 ans à la Tête de l’Arcep a déjà tenté de fuir le territoire national par Afryjet ainsi que par route, en passant par la Guinée Équatoriale. Mais il a été neutralisé dans ses tentatives de prendre la poudre d’escampette par la Police de l’air et les fins forces de sécurité alertées de ses prétentions de cavale. De fait, il a donc interdiction de sortir du pays. Une véritable torture pour un personnage qui, habituellement, ne faisait pas une semaine pleine au Gabon, lui qui était toujours entre deux avions aux frais de la princesse avec ses nombreuses maîtresses comme artifices d’agréments de ses multiples voyages dans le monde.■