Gabon/Sylvia Bongo Ondimba : Sans transition à sans famille

Sylvia Bongo

L’arrogance, le mépris, le gaspillage, les coups-bas, la  drogue, l’adultère, l’abus de biens sociaux, les détournements massifs des fonds etc…  auront caractérisé la vie de celle qui était encore avant le 30 août, Première Dame du Gabon. Florilège des forfaits et méfaits de cette prédatrice hors du commun qui voulait en découdre avec les caisses de l’Etat et qui s’est découverte des instincts de Khalife à la place du Khalife.

L’épouse d’Ali Bongo Ondimba, président déchu le 30 août 2023 à la suite d’un acte courageux de restauration de l’Etat, mené par les forces de défense et de sécurité représentées par le général de brigade  Brice Clotaire Oligui Nguema, a été écrouée à la prison centrale de Libreville le jeudi 12 octobre 2023 aux premières heures.

Dans la journée du mercredi qui sera sans doute l’une des plus longues de sa vie, elle a fait face au juge d’instruction ; puis a suivi une confrontation entre elle et Brice Laccruche Alihanga, ancien directeur de cabinet du président de la République, tombé lui aussi, en disgrâce et incarcéré depuis octobre 2021, dans le cadre d’une opération majeure anti-corruption, menée par l’ancien régime.

Au cours de la confrontation, avec une condescendance digne des mercenaires de son espèce, elle a dévisagé le juge, joué les amnésiques, non sans renier sa qualité d’épouse de l’ex-chef de l’Etat et sa nationalité gabonaise ainsi que son identité. En brandissant sa pièce d’identité, on pouvait lire les informations suivantes : Sylvie Aimée Marie Valentin, nationalité française. Stupéfaits, le juge et les avocats dans la salle ont perdu leur souffle durant une seconde, avant de continuer à écouter la roublarde nationale. Elle a indiqué qu’elle n’a jamais acquis la nationalité gabonaise et qu’elle ne s’appelle pas Sylvia (affaire à suivre).

 C’est à l’issue de cette confrontation que Sylvia Bongo a été placée sous mandat de dépôt et conduite à la prison centrale de Libreville pour des faits de détournement de fonds publics et blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux. Car, selon le conseil de Brice Laccruche Alihanga, il s’agit de plusieurs centaines de milliards de FCFA détournés.

 

Gabon
Noureddin Bongo et son groupe de gangstérisme Organisé « La Young Team« 

En plus de ces forfaits qui méritent à eux seuls la potence pour la marraine du gang de la Young Team, le crime de falsification en bande organisée de la signature du chef de l’Etat devrait également lui être imputé. De fait, l’armée accuse l’ex-Première dame et son fils, Noureddin Bongo Valentin, d’avoir « manipulé  » Ali Bongo durant sa maladie. Celle-ci et son fils Noureddin, ont gaspillé le pouvoir d’Ali Bongo depuis son AVC.

Aux sources du faux

La trahison sera son habile compagnonne pendant les cinq dernières années. Inculpée pour blanchiment de capitaux, faux, l’usage de faux, et l’usurpation de qualité avec un faux cachet et signature du président de la République, Sylvia Bongo Ondimba a profité de l’état de santé de son époux Ali Bongo Ondimba pour engager de façon régulière le Gabon dans plusieurs dossiers relevant de la compétence du président de la République.

Pour mieux faire passer son forfait, elle fera fabriquer un faux cachet au Maroc portant déjà la signature de son époux de qui, apprend-on, elle a décidé de divorcer. Ainsi, les activités du gang vont se mettre en place et déployer ses tentacules et ses ailes. En complicité avec son fils  Noureddin Bongo Valentin, Sylvia Bongo Ondimba va signer une quantité importante de documents apportés par le parrain de la Young Team au nom du Gabon avec son faux cachet.

 

Noureddin Bongo et Ian Ghislain Ngoulou arrêté avec des sommes astronomiques volés

 

De plus, pendant que l’une des personnalités qui a permis le maintien de leur régime est en prison, Brice Laccruche Alihanga, Sylvia Bongo Ondimba, toujours avec son faux cachet et l’usurpation de titre, s’est accaparée illégalement de sa Société Civile Immobilière constituée de plusieurs immeubles. Cela a été possible avec la complicité du notaire maître Anne Gee.

Méfaits en cascade

Sylvia Bongo Ondimba, 60 ans, comme il fallait s’y attendre, se retrouve naturellement au cœur d’un vaste scandale de crimes économiques et financiers, avec des détournements massifs d’argent public en bande organisée avec au centre de l’infrastructure criminelle, son fils Noureddin Bongo-Valentin, déjà incarcéré avec les autres membres du gang.

Les deux, durant ces années, se sont employés, avec une dextérité et une maestria dignes des films de la mafia sicilienne, à falsifier la signature du président de la République pour démettre des personnalités de leurs fonctions, neutraliser les insoumis, soumettre les indécis, nommer d’autres qui leur étaient redevables, et surtout, donner des ordres et instruire des membres du gouvernement et des hauts responsables du pays à la place du président. Le tout, pour décapiter les caisses de l’Etat, détourner les fonds du pays placés à l’international, blanchir des fonds sous les oripeaux d’une fondation nébuleuse, trafiquer des stupéfiants et transformer la corruption en sport national.

Réseaux

En fait, Sylvia Bongo Ondimba, auréolée de la médaille de l’amazone qui aura défié toutes les théories du braquage et de l’imposture,  ne manquera pas d’audace quant à sa propension au vice. Une fois aux commandes des affaires du pays suite à une succession d’usurpations qu’elle a savamment montées avec son fils, cette obscure fille d’assureur, enrichi et nourri par les régimes successifs, ne s’est pas embarrassée de scrupules pour exiger le placement à des postes stratégiques et décisifs. Tout ceci par des revendications fanatiques et antirépublicaines frisant le repli « balkanique ».  Elle va installer méthodiquement des personnes dont la consistance, l’épaisseur intellectuelle et la fibre patriotique sont essentiellement friables à des niveaux de décision stratégique pour donner chair à ses ambitions criminelles.

Avec cette clique de gangsters qui ont pour capitaine Nourredin Bongo, elle organise la descente aux enfers du pays et de tous ceux qui se refusaient à cette imposture. N’eut été la loyauté à toute épreuve de l’armée pour les principes et les valeurs de la République, le Gabon connaitrait aujourd’hui un destin bien plus cruel, et sombrerait dans les ténèbres abyssales de la dictature brutale et effroyable de Sylvia Bongo Ondimba et de son gang.

Brice Laccruche Ahilanga avant et après son incarcération depuis 2019

 

Cet activisme démesuré procède du fait qu’elle avait la certitude arithmétique de faire perdre pied à tous les collaborateurs du président de la République. D’où les incursions surprises chez de hautes personnalités ou des adversaires déclarés du président, avec qui elle entretenait des rapports étroits ambigus.

Manœuvrière et intrigante

Intrigante et manœuvrière consommée, Sylvia Bongo Ondimba, ne se cachait plus pour instruire des collaborateurs d’Ali Bongo Ondimba, à l’instar de l’ancien directeur de cabinet du président de la République, Maixent Accrombessi, alors Haut Représentant du chef de l’Etat pour la convocation d’un conseil des ministres. Face au refus de ce dernier, elle usera de tout son entregent pour le bouter hors du palais du bord de mer.

De la même manière, elle qui a fortement contribué à nommer Brice Laccruche Alihanga au poste de directeur de cabinet du président de la République, ne va pas hésiter à le dégommer une fois son époux de président, alors affaibli et fébrile, revenu de sa convalescence marocaine, sur la base de rapports fantaisistes, sciemment grossis de montages fallacieux, dans le seul but de le guillotiner.

 De l’avis de nombre de dignitaires gabonais, Sylvia Bongo est la plus éminente médiocrité qui soit arrivée à l’histoire de la famille Bongo en particulier, et du Gabon en général. Aujourd’hui, ses accointances avec des personnes insoupçonnées pour infidélités notoires et caractérisées se révèlent. Aussi n’a-t-elle eu de cesse d’user de manœuvres viles et des chantages les plus odieux pour briser les résistances des uns et des autres. Habitée par un sentiment d’immunité et de sécurité, elle en a profité pour entretenir une posture ambiguë à tous les niveaux de l’appareil.

Seulement, à travers l’incandescence de ses actes, l’on a découvert en cette femme, l’instrument personnifié de la fourberie. Car, sous ses airs de personnage soumis à la loyauté et à la fidélité, l’enthousiasme frénétique qu’elle éprouve pour la trahison, la corruption, la concussion, le vol, le blanchiment des capitaux, bref, le gangstérisme de haut vol, s’est dévoilé. Au point où le mystère reste entier sur ses intentions réelles quant à la réélection du chef de l’Etat si celle-ci n’avait pas été stoppée par le CTRI.

Infidélités impénitentes

Cette dame à qui on prête un fort côté humanitaire en raison de quelques actions intéressées et calculées au millimètre près, ne s’est pas embarrassée de scrupules, une fois devenue première Dame, de faire oublier toute l’œuvre d’Edith Lucie Bongo Ondimba. Après avoir mis à sac la Fondation Horizons Nouveaux de la défunte Première Dame, elle a déconstruit sa trajectoire sociale sur fond de jalousie. Toutes les familles qui voyaient leurs souffrances soulagées par cette fondation, ont été vite désillusionnées une fois Sylvia Bongo Ondimba installée au palais du bord de mer. Son nom sera gommé de toute l’histoire du pays et l’on ne verra à aucun moment, l’instinct de mère qu’on lui prête, venir au secours de la mémoire de cette grande dame d’Afrique.

Celle qui annonçait se battre pour les femmes gabonaises, va pourtant activer soigneusement le sujet sur la dépénalisation de l’adultère des femmes. Pourtant, durant le confinement, elle avait tout fait pour faire voter une loi qui dépénalise l’adultère d’une femme au foyer au Gabon. Au lieu de quoi, la voluptueuse Première Dame, va ignorer ses « sœurs » dans leurs douleurs et les trahir. Une chose est cependant sûre : « il n’y a point de ciel radieux que le matin où les traîtres succombent ».

 

Mari-Fernand AKPOVI