Après une année de guerre au Soudan, « une génération entière pourrait être détruite » prévient l’ONU avec des millions d’enfants déplacés, affamés, forcés de se battre ou de se marier et menacés de mort.
Les pillages, les combats, les frappes aériennes et les routes coupées par les belligérants ont achevé d’isoler chaque région du pays, grand comme quatre fois la France.
Aujourd’hui, estime l’ONU, 90% des Soudanais arrivés au dernier palier avant la famine sont inatteignables. Parmi eux, prévient l’ONU, « 222.000 enfants pourraient mourir de faim d’ici quelques semaines ou quelques mois » et « plus de 700.000 cette année ».
Déjà, selon Médecins sans frontières (MSF), au moins un enfant meurt toutes les deux heures dans le camp de déplacés de Zamzam au Darfour-Nord tandis que dans le camp de Kalma, au Darfour-Sud, « depuis le mois de mars, 15 enfants intègrent l’unité de soins intensifs chaque jour avec plus de deux enfants qui meurent toutes les 12 heures », s’alarme l’ONG d’aide humanitaire Alight.
Dans la capitale, rapporte le journal médical The Lancet, le petit hôpital pédiatrique Al-Buluk admet « chaque semaine 25 enfants souffrant de malnutrition aiguë, et chaque semaine deux ou trois d’entre eux meurent ». En tout, près de trois millions d’enfants souffrent de malnutrition et 19 millions sont déscolarisés, mettant en danger l’avenir du Soudan, où 42% de la population a moins de 14 ans.