Face à un chômage qui touche plus de 35 % des jeunes, le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a annoncé une série de mesures destinées à encourager l’entrepreneuriat et à restructurer le secteur informel. Au cœur de ce dispositif figure un fonds de 25 milliards FCFA, conçu comme un outil de financement et d’accompagnement des projets portés par la jeunesse gabonaise.
Un fonds structuré et ciblé
Ce fonds, géré via la Banque pour le Commerce et l’Entrepreneuriat du Gabon (BCEG), est réparti en deux volets :
- 20 milliards de FCFA pour financer des projets initiés par de jeunes entrepreneurs dans des secteurs variés, allant des services aux technologies en passant par l’industrie.
- 5 milliards de FCFA réservés au financement des agriculteurs et éleveurs, considérés comme des piliers de la souveraineté alimentaire.
Les prêts sont proposés à des taux préférentiels autour de 5 %, bien inférieurs aux conditions bancaires classiques, et assortis d’avantages fiscaux. Un accompagnement technique et des formations sont prévus afin d’assurer la viabilité des projets financés.
Réforme du secteur informel
Parallèlement, le gouvernement a adopté le 12 août 2025 une réforme majeure visant à réserver à la seule population gabonaise une série d’activités jusque-là ouvertes aux opérateurs étrangers. Ces « métiers réservés » incluent le commerce de proximité, la réparation de téléphones et petits appareils, la coiffure de rue, certaines activités numériques, ainsi que l’orpaillage artisanal non autorisé.
Cette mesure s’accompagne d’un dispositif d’incitation à la formalisation : procédures simplifiées, appui fiscal et technique, et accès facilité aux financements. L’objectif affiché est de réduire la dépendance au secteur informel et de renforcer la compétitivité des opérateurs nationaux.
Un défi de mobilisation
Malgré l’ampleur de ce programme, le chef de l’État a regretté la faible mobilisation des jeunes pour accéder aux financements mis à leur disposition. Dans son discours à la Nation le 16 août, il a appelé les jeunes à « sortir de la passivité » et à saisir les opportunités offertes, rappelant que l’entrepreneuriat est « un engagement, et non une opportunité de détournement ».
Une ambition numérique
En parallèle, le gouvernement prépare un vaste programme de digitalisation pour 2026, incluant la distribution de 10 000 ordinateurs et outils numériques aux jeunes entrepreneurs. Cette initiative vise à positionner le Gabon comme un acteur émergent dans l’économie numérique régionale.
Vers une nouvelle culture entrepreneuriale
L’ensemble de ces mesures traduit la volonté des autorités de faire de l’entrepreneuriat un levier stratégique pour l’emploi, l’autonomie et l’inclusion économique des jeunes Gabonais. Leur réussite dépendra toutefois de la capacité des bénéficiaires à s’engager durablement, de la transparence dans la gestion des fonds et de la qualité de l’accompagnement mis en place.








