Les peuples du Niger s’inquiètent face à l’inflation qui touche les produits alimentaires, notamment les céréales, en dépit d’une bonne campagne agricole et ce à l’approche du Ramadan.
D’autres produits d’importation également sont inaccessibles pour beaucoup de ménages.
« Aujourd’hui, tu achètes quelque chose à 50 francs, demain, si tu y retournes, tu l’achètes peut-être à 100 francs. On ne peut pas vivre comme ça. La vie coûte très cher, vraiment. Il faut que le gouvernement revoie tout ça, pour voir s’il peut faire quelque chose pour nous. Pour ce mois béni de Ramadan, il faut que le gouvernement fasse quelque chose. Mon appel est aussi pour les commerçants, pour qu’ils aient pitié de nous. C’est un mois béni. Ce qu’ils n’ont pas eu pendant onze mois, ils ne peuvent pas avoir ça en un mois. Pardon les commerçants, mais ayez pitié de nous », estime Aichatou Issoufou, mère de famille qui interpelle les autorités nigériennes et les commerçants.
Des efforts à saluer
Abdoulaye Bachir salue quant à lui l’initiative du gouvernement qui a lancé une série de rencontres avec les représentants des commerçants et des importateurs, pour obtenir des réductions des prix sur les marchés. « Au vu de la situation, le gouvernement du Niger a déjà pris le taureau par les cornes, en initiant des rencontres avec les opérateurs économiques nigériens pour voir, dans quelle mesure, ces opérateurs peuvent quand même casser les prix des produits de première nécessité. D’ores et déjà, certains ont été réceptifs en acceptant de réduire leurs prix. Nous souhaitons que la majorité des commerçants fassent la même chose et réduisent les prix pour permettre aux ménages nigériens de passer ce mois béni du ramadan. »
De nombreuses attentes
Les attentes des consommateurs sont donc énormes. Mamane Nourou, président de l’Association nigérienne de défense des droits des consommateurs, demande aux commerçants de mettre un terme à la spéculation, à quelques semaines du début du ramadan. « Pour le mois du ramadan, ce que nous préconisons, surtout à l’endroit des commerçants, vraiment, c’est l’approvisionnement du marché. C’est un mois béni, même faire de la vente promotionnelle pour permettre aux consommateurs d’accéder aux produits, ça aide religieusement non seulement les consommateurs, mais aussi, en plus de gagner de l’argent, il y a la bénédiction de notre créateur. »
En attendant, de nombreux Nigériens émettent des réserves sur la capacité du gouvernement à faire respecter ses décisions. En effet, les commerçants n’ont, par exemple, jamais suivi les prix imposés sur le sac de riz à 13.500 francs CFA.