Netumbo Nandi-Ndaitwah a été élue présidente de ce pays d’Afrique australe qu’est la Namibie dès le premier tour, selon les chiffres officiels publiés mardi 3 décembre. Mais l’opposition conteste déjà la validité du scrutin, qui s’est distingué par une organisation chaotique.
“Je tiens à dire une chose au peuple namibien aujourd’hui […] : nous avons pris des engagements, et nous ferons ce que nous vous avons promis. Merci d’avoir placé votre confiance en nous.” Mardi 3 décembre, après que la commission électorale l’a déclarée vainqueur du scrutin présidentiel, Netumbo Nandi-Ndaitwah a pris la parole pour remercier ses soutiens et faire vœu d’allégeance à la population namibienne.
La candidate du Swapo, le parti au pouvoir depuis l’indépendance du pays, en 1990, a obtenu 57,31 % des voix dès le premier tour et s’apprête donc à succéder à Nangolo Mbumba. Mais l’organisation chaotique des élections “a fait monter la température au sein des partis d’opposition”. Ces derniers “accusent la commission électorale namibienne du désordre dans lequel s’est déroulé ce scrutin, marqué par une pénurie de bulletins de vote et des files d’attente interminables”. Une forte participation a été enregistrée (76 % des inscrits), mais les problèmes logistiques ont conduit à maintenir les bureaux de vote ouverts, si bien que le scrutin s’est étendu sur quatre jours.
Panduleni Itula, candidat du premier parti d’opposition, les Patriotes indépendants pour le changement (IPC), a réuni 25,50 % des suffrages. Avant même l’annonce officielle des résultats, il a dénoncé de nombreuses irrégularités et refusé de reconnaître la validité du vote. D’autres partis d’opposition ont affirmé qu’ils allaient porter des recours légaux.
“Le nez en sang”
Remarquant l’érosion du soutien de la population au Swapo, l’opposition pense que ces “élections âprement disputées ont laissé le Swapo avec le nez en sang”. Avec 51 sièges obtenus au Parlement, contre 63 sous la précédente assemblée, il “a réalisé son pire score à des législatives depuis l’indépendance”.
Âgée de 72 ans, Netumbo Nandi-Ndaitwah, dite “NNN”, est actuellement vice-présidente et considérée comme une figure de l’indépendance. Lors de la campagne, elle s’est illustrée par ses positions conservatrices – notamment sur la question de l’avortement –, tout en affirmant sa volonté de soutenir l’emploi et la croissance dans le pays. “Parmi les promesses du parti figure un budget de 85 milliards de dollars namibiens [4,5 milliards d’euros] pour créer 250 000 emplois en cinq ans. Pour les analystes, ce plan relève de l’utopie pure.”