A l’occasion de l’ouverture de son bureau dans le pays, la Deutsche Welle avait organisé ce mardi, un panel autour d’une question cruciale et pourtant souvent reléguée au second voire troisième plan dans le quotidien des congolais : la place des filles, femmes et mères dans la société. Elles sont vendeuses, couturières, parfois garagistes et souvent mères. Elles représentent plus de la moitié de la population du Congo, mais elles sont sous représentées dans les institutions.
Le pouvoir, dit-on, s’arrache au quotidien et cela, les Congolaises l’ont compris. Mais, la réalité est qu’aujourd’hui, les activistes, artistes, politiques ou encore journalistes, présentes lors du panel de la DW, se sont mises d’accord pour dire que les traditions constituent un obstacle à l’égalité des genres. C’est en tout cas ce que constate Mireille Lembwadio, activiste féministe.
« La plus grande problématique au Congo, c’est la mentalité. Donc en changeant la mentalité des femmes, il faut également changer celle des hommes, et vice versa », estime Mireille Lembwadio.
« La voix de la femme, la voie du peuple »
C’est pourquoi, pour la ministre congolaise de la Culture, Catherine Kathungu, il est plus que nécessaire que les femmes prennent leur destin en main pour développer la société.
« Nous avons besoin que la voix de la femme soit la voie du peuple. Que les gens soient fiers du travail que les femmes sont en train de faire. Car elles ne le font pas pour elles, elles le font pour la communauté. Et ce travail est complémentaire à celui des hommes, notamment dans la contribution et dans la participation au développement dont nous sommes tous des acteurs », dit Catherine Kathungu.
Et si l’ancienne militante pour les droits des femmes a décidé de s’engager en politique pour continuer le combat, seulement 13,2% des sièges de l’Assemblée nationale étaient occupés par des femmes lors de la législature de 2019 à 2024. Donc, selon la ministre Kathungu comme l’activiste Lembwadio, il est nécessaire que femmes politiques et société civile continuent de travailler main dans la main.
« L’un ne peut plus travailler sans l’autre. On parle partout d’actions multilatérales, pluridisciplinaires, multisectorielles, et cela part de cette logique, qu’on ne peut plus évoluer seules. » Et pour cela, un changement de mentalité sera nécessaire.