Alors que le débat sur la peine de mort divise encore de nombreuses nations, trois pays d’Afrique subsaharienne – le Kenya, la Gambie et le Zimbabwe – sont à l’aube d’une décision historique. Leurs avancées en faveur de l’abolition de ce châtiment inhumain les placent comme des exemples à suivre dans la région.
Alors que le monde se détourne progressivement de la peine capitale, ces pays doivent saisir cette opportunité unique pour abolir définitivement ce châtiment cruel. Amnesty International a souligné leur potentiel à devenir des catalyseurs du changement en Afrique. Cette déclaration a été faite lors de la Journée mondiale contre la peine de mort, le 10 octobre.
Un espoir grandiose pour l’abolition
En 2024, la Gambie, le Kenya et le Zimbabwe ont chacun fait de grandes avancées pour éradiquer la peine de mort. La Gambie n’a procédé à aucune exécution depuis 2012 et a instauré un moratoire officiel. Elle a également rejoint un traité international en faveur de l’abolition.
Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, lui-même ancien condamné à mort, a affiché un soutien sans équivoque à l’abolition. Quant au Kenya, bien que les tribunaux continuent de prononcer des condamnations à mort, plus de 600 peines ont été commuées en 2023. Plusieurs projets de loi visant à abolir la peine de mort sont également en cours d’examen.
Une région à contre-courant malgré des défis
Malgré des progrès significatifs, la peine de mort continue d’exister dans certains pays africains. En République démocratique du Congo, par exemple, la volonté de reprendre les exécutions en 2024 marque un recul inquiétant. Ce revirement est perçu comme une réponse aux violences des groupes armés. Cependant, les ONG et Amnesty International rappellent que la peine capitale n’a jamais été un outil efficace pour renforcer la sécurité publique. En 2023, l’Afrique subsaharienne a enregistré une hausse des exécutions et des condamnations à mort. La Somalie a été le principal pays à appliquer la peine capitale.
Pourquoi abolir la peine de mort ?
Les défenseurs des droits de l’homme insistent sur le caractère inhumain et l’inefficacité de la peine de mort. Non seulement elle viole le droit fondamental à la vie, mais elle n’a jamais démontré un réel effet dissuasif sur la criminalité. Amnesty International plaide pour que tous les pays s’unissent afin d’abolir définitivement ce châtiment. Elle souligne que ceux qui maintiennent la peine capitale se retrouvent de plus en plus isolés sur la scène internationale.