Un financement supplémentaire de 150 millions d’euros est en préparation à la Banque africaine de développement (BAD) au profit du Fonds d’équipement communal. Cette nouvelle ligne s’inscrit dans la dynamique de régionalisation avancée, en dotant les collectivités territoriales de moyens renforcés pour répondre aux besoins en infrastructures et services de proximité.
La Banque africaine de développement (BAD) envisage d’accorder une nouvelle enveloppe de 150 millions d’euros au Fonds d’équipement communal (FEC). Cette initiative, inscrite dans la continuité d’une coopération de longue date, confirme la volonté de l’institution panafricaine d’appuyer les collectivités locales dans leur rôle croissant au sein de la stratégie de développement territorial du Maroc.
Depuis la mise en place du chantier de régionalisation avancée, les communes, provinces et régions disposent de compétences élargies en matière de planification et d’investissement. Leur implication directe dans l’amélioration des infrastructures et l’accès aux services de base en fait des acteurs incontournables de la cohésion territoriale.
Le rôle déterminant du FEC
Le Fonds d’équipement communal occupe une place centrale dans cette transformation. Créé en 1959 et devenu établissement de crédit spécialisé en 1997, il est placé sous le contrôle de Bank Al-Maghrib. Son positionnement unique en fait l’interlocuteur privilégié des collectivités territoriales pour financer leurs projets.
Au-delà du crédit, le FEC propose un accompagnement global : structuration financière, assistance à maîtrise d’ouvrage, intégration des considérations sociales et environnementales. Il met ainsi à la disposition de ses clients une expertise technique essentielle pour garantir la qualité et la pérennité des investissements.
Une opération d’envergure nationale
L’appui financier prévu par la BAD prendra la forme d’une dette senior de 150 millions d’euros, assortie d’une assistance technique de 950.000 dollars via le Fonds d’assistance au secteur privé africain (FAPA). Cette composante permettra de renforcer les compétences des petites et moyennes entreprises locales ainsi que celles des administrations territoriales dans la conception et la gestion des projets.
Le programme aura une portée nationale, couvrant la majorité des régions du Royaume. Selon les estimations, 26 projets devraient être financés, touchant plus de 30 communes, avec une attention particulière pour les zones rurales et périurbaines.
Des secteurs stratégiques ciblés
Les investissements prévus couvriront des domaines variés et prioritaires : réseaux d’eau potable et d’assainissement, mobilité et transport urbain, aménagement des espaces collectifs, efficacité énergétique et infrastructures socioculturelles ou sportives. Cette diversification permettra de répondre à la fois aux défis liés à l’urbanisation et aux besoins des territoires encore insuffisamment dotés.
En visant simultanément les grandes villes et les communes rurales, ce dispositif contribue à réduire les inégalités territoriales et à consolider le développement inclusif recherché par le Maroc.
La continuité d’une coopération fructueuse
Ce nouvel appui n’est pas une première. En 2019, la BAD avait déjà octroyé une enveloppe de 100 millions d’euros au profit du FEC. La décision actuelle confirme la confiance renouvelée dans la capacité de cette institution marocaine à accompagner les collectivités territoriales et à porter efficacement leurs investissements.
Cette orientation rejoint par ailleurs les lignes directrices de la Banque en matière de financements infranationaux. L’objectif est de doter les administrations locales de moyens financiers diversifiés, de renforcer leur autonomie budgétaire et d’améliorer la mise en œuvre des programmes socio-économiques. Dans un contexte de transfert progressif des compétences de l’État central vers les territoires, ces instruments deviennent indispensables pour accompagner la décentralisation avancée.








