C’est désormais officiel : 2024 a été confirmée comme l’année la plus chaude jamais enregistrée sur Terre depuis le début des relevés météorologiques en 1850. Le Service changement climatique de l’observatoire européen Copernicus (C3S) a publié son rapport annuel le 10 janvier, confirmant des données alarmantes : les températures mondiales ont atteint des niveaux sans précédent, franchissant une nouvelle étape dans l’histoire du réchauffement climatique.
Une barre symbolique franchie
Durant l’année 2024, ainsi que sur la moyenne des deux dernières années, le réchauffement mondial a dépassé 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Ce seuil, considéré comme critique par les scientifiques, représente une référence centrale de l’Accord de Paris sur le climat, bien que cette limite soit traditionnellement observée sur une période de vingt ans pour juger d’une tendance durable. Copernicus précise cependant que cette élévation de température marque une alerte majeure, rappelant que les conditions climatiques actuelles sont déjà en dehors des échelles historiques connues.
Des conséquences globales dramatiques
L’année 2024 a été marquée par une série de catastrophes climatiques extrêmes et meurtrières à travers le globe :
- Inondations dévastatrices dans plusieurs régions de l’Asie du Sud et de l’Amérique latine.
- Tempêtes violentes ayant frappé l’Europe et l’Amérique du Nord.
- Sécheresses prolongées en Afrique, compromettant les récoltes et aggravant l’insécurité alimentaire.
- Incendies de forêt records en Australie, en Californie et en Amazonie, qui ont détruit des écosystèmes entiers.
Ces événements, dont la fréquence et l’intensité augmentent, mettent en péril des millions de vies et menacent des moyens de subsistance à travers le monde. Les scientifiques avertissent que ces phénomènes sont le reflet direct de l’élévation des températures mondiales et de la perturbation des équilibres climatiques.
Un avenir sous haute pression
Le rapport « 2024 Global Climate Highlights » de Copernicus décrit une situation sans précédent. En dépit des efforts internationaux pour contenir le réchauffement, chacune des dix dernières années (2015-2024) figure parmi les plus chaudes jamais enregistrées. Les experts soulignent qu’à ce rythme, le monde pourrait franchir définitivement la limite critique de 1,5 °C dans les prochaines années, avec des conséquences irréversibles pour les écosystèmes et les sociétés humaines.
À court terme, les prévisions pour 2025 sont moins alarmantes : les calculs européens et britanniques prévoient une année légèrement plus fraîche, se classant probablement au troisième rang des années les plus chaudes. Cependant, les données recueillies lors des six premiers jours de janvier montrent déjà des records de température pour un début d’année, préfigurant une tendance persistante au réchauffement.
L’urgence d’une action globale
Selon les Nations unies, limiter le réchauffement à 1,5 °C reste possible, mais exige des actions rapides et ambitieuses. Cela inclut :
- Une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre.
- Une transition vers des sources d’énergie renouvelable.
- Une protection accrue des écosystèmes vulnérables, tels que les récifs coralliens et les forêts tropicales.
En 2018, un rapport des Nations unies avait estimé que maintenir les températures sous ce seuil pourrait éviter l’extinction de certains écosystèmes essentiels, ralentir la fonte des calottes glaciaires et préserver des millions de vies humaines.
Pourtant, les dernières données de Copernicus montrent que le temps presse. Les scientifiques avertissent que le monde est « au bord du gouffre », appelant à une mobiléisation sans précédent pour répondre à cette crise climatique mondiale. L’avenir dépend de la volonté collective d’agir aujourd’hui pour protéger les générations futures.